2015 : la page est bien tournée de ce vingtième siècle, atroce et magnifique à la fois, avec ses horreurs de masse et de détail, avec ses progrès et ses découvertes stupéfiants. Les enjeux des décennies à venir s'affichent sur l'écran de nos consciences, comme un mur ou un passage au proche horizon. La douceur de vivre, l'abondance, le bien-être sont à la portée de l'humanité en empruntant ce passage tant réel que virtuel : telle est la porte qui s'ouvre devant nous, humains. Mais voici le mur : la survie même de l’espèce n'est pas une certitude. Les risques majeurs ont quitté le rayon de la science-fiction pour entrer dans celui de la prospective, imaginons, sans même plus qu'évoquer, l'inquiétant phénomène à court terme du réchauffement climatique : que s'éteignent les abeilles, fertilisatrices de nos récoltes, sous la menace conjuguée des pesticides et des frelons géants ou encore que survienne une nouvelle épidémie combinant l'effet d'un prion comme celui de l'encéphalopathie spongiforme bovine et celui d'un virus à propagation « lente » type VIH et à létalité massive type filovirus ebola, et la survie même de notre humanité pourrait être remise en cause. Avec la question de l'alimentation - appauvrissement de la qualité au profit de la quantité -, celle de la santé - vivre plus vieux oui, mais dans quel état ? - est devenue un enjeu crucial. Dans nos rétroviseurs, des lumières brillantes et des ombres sinistres : les formidables découvertes du siècle passé, à la fois accélératrices de vie nous poussant vers un monde de mieux-être et menaces avérées nous apportant chaos et destruction. Comment les ignorer ? La santé est sans doute la question majeure car, nous rappelle le dicton, « tout va bien tant qu'on a la santé ». Santé globale, s'entend, selon la définition de l'OMS (préambule de la Constitution signée à New-York le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 États) un « état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». La médecine moderne et ses extraordinaires percées contemporaines nous apporte des promesses et des moyens de longue - 140 ans ? - et bonne vie : citons, pour n'évoquer que quelques découvertes majeures nées dans cette France toujours pionnière en la matière, le cœur artificiel du Docteur Alain Carpentier, ou les avancées majeures des neurosciences portées par le Professeur Jean-Marie Bourre, cet éclaireur. A côté de cette médecine de pointe qui fleurit sous les lambris de l'Académie, les « médecines complémentaires » ou « alternatives », « énergétiques », « traditionnelles », apportent leur contribution simultanément décalées et fructueuses. Va-t-on vers une « médecine globale, intégrative » combinant l'une et les autres, selon la formule du Dr Luc Bodin, à la fois cancérologue reconnu et chantre des médecines dites parallèles ? Notre approche privilégiée dans ce nouveau magazine, Santé, science et conscience, ne sera pas comme cela se fait déjà par ailleurs depuis le vingtième siècle, décliné dans une multitude de revues impatientes ou rebelles certes intéressantes, de confronter les différentes médecines ou simplement de les juxtaposer. Adoptons cette mathématique moderne dans laquelle, à l'infini, les parallèles se rencontrent. Il s'agit bien d'éclairer, d'ouvrir des perspectives en informant, croisant et combinant expériences, hypothèses, résultats, partiels et marginaux ou globaux et centraux. De ne rien négliger qui puisse ouvrir la voie vers cet état complet de bien-être qui sera, si nous en prenons tous et chacun la responsabilité en nous engageant, l'avenir de l'humanité : un avenir optimal.
Bonne lecture !