Le bonheur est un état durable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents. Le bonheur n’est pas seulement un état passager de plaisir, de joie, il représente un état plus durable, un équilibre. Longtemps méprisé par les philosophes au profit de la recherche métaphysique de la vérité ou de la réflexion sur la science, le bonheur est redevenu récemment le centre de la réflexion de certains philosophes dans la lignée d’Épicure et Spinoza, comme André Comte Sponville (Le bonheur, désespérément), Clément Rosset (La force majeure), Robert Misrahi (Traité du bonheur), Michel Onfray (L’art de jouir), Bruno Giuliani (L’expérience du bonheur) ou Vincent Cespedes (Magique étude du Bonheur). Définie comme une « approbation inconditionnelle de l’existence » (Cl. Rosset), un « gai désespoir » (Comte Sponville) ou encore « une joie totale de vivre » (Giuliani), la notion de bonheur recouvre tout sentiment de « satisfaction globale ». L’approche philosophique s’enrichit des approches psychologiques comme Csikszentmihalyi (Vivre, psychologie du bonheur), Tal Ben Shahar (L’apprentissage du bonheur) ou Christophe André (Imparfaits, libres et heureux), des approches spirituelles comme Krishnamurti (Le sens du bonheur) ou Matthieu Ricard (Plaidoyer pour le bonheur) et même des approches psycho-philosophiques comme celle de Frédéric Fappani (Éducation au bonheur, Les complexés du bonheur). La philosophie contemporaine revient donc à l’Éthique comme recherche d’une sagesse pratique au quotidien, basée sur les exercices spirituels de l’antiquité, ce qui explique sans doute le regain d’intérêt récent du grand public pour la philosophie. La psychologie positive, avance que les courants de la psychologie se sont trop concentrés sur le pathologique et propose d’axer ses recherches sur le bien-être mental permanent. Elle rejette : la catégorisation et la pathologisation de l’expérience humaine ; le postulat selon lequel les soi-disant troubles mentaux existent dans
l’individu plutôt que dans les relations de celui-ci avec les autres et avec la culture ; l’idée que la compréhension de ce qui est le pire et le plus faible chez les humains est plus importante que la compréhension de ce qui est le meilleur et le plus fort. Des psychologues comme Reich, Carl Gustav Jung, Perls, Fromm ou Maslow affirment que le bonheur est le sentiment naturel qu’éprouve la psyché humaine lorsqu’elle s’épanouit d’une manière intégrée, ce qui suppose une forme de culture fondée sur l’amour et l’être plutôt que sur la peur et l’avoir. Des approches psychologiques « intégratives » contemporaines, se penchent également sur l’étude et la compréhension du bonheur. Alors peut-on apprendre à être heureux ? Vous le saurez en lisant notre dossier principal.
Bonne lecture !